samedi 1 novembre 2008

Lutte contre le narcotrafic en Afrique de l'Ouest

La semaine dernière, Praia a accueilli durant quatre jours une importante conférence interministérielle de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) consacrée à la lutte contre le trafic de drogue en Afrique Occidentale. Etaient présents les ministres de la justice et de l'intérieur des quinze pays appartenant à cette organisation, ainsi que des représentants de l'Union Européenne, de l'Organisation Mondiale des Douanes, ou encore d'Interpol.

En effet, plus qu'une zone de consommation, cette partie du monde est devenue depuis quelques années la principale plaque tournante d'un trafic qui vient alimenter le marché européen, en provenance d'Amérique Latine. Selon l'ONU, plus de 50 tonnes de cocaïne transitent chaque année par ces Etats côtiers "où les forces de sécurité sont les plus faibles" (par exemple, en raison de l'immensité des frontières maritimes, comme pour le Cap-Vert) et ceux qui sont politiquement instables, comme la Guinée-Bissau.
Tous les participants se sont accordés à dire que seule une action coordonnée des différents Etats était susceptible d'endiguer la montée en puissance de ce phénomène mettant en péril la stabilité de la région.
Parmi les décisions prises par les Etats, figurent :
  • la création d'un secrétariat de lutte contre la drogue et la criminalité
  • la création ou le renforcement des agences nationales de renseignement et d'investigation
  • l'affectation "d'une part adéquate du budget national des Etats" à la lutte contre le narcotrafic, faisant ainsi de cette cause une véritable priorité pour les années à venir.
Les Etats ouest-africains ont également adopté une "déclaration politique", pour s'engager solennellement à lutter contre le fléau, et se sont engagés à une meilleure coordination des appareils judiciaires.

Cette démarche a reçu le soutien de l'Union Européenne qui a, quant à elle, débloqué une enveloppe de 20 millions d'euros sur 5 ans.


En juillet, quatre Sud-Américains avaient été arrêtés à Bissau où ils étaient arrivés à bord d'un jet contenant, selon la police, plus de 500 kg de cocaïne. Mais la cargaison avait ensuite mystérieusement disparu. Le mois suivant, les quatre suspects s'enfuyaient de Guinée-Bissau après qu'un juge leur eut accordé la liberté provisoire sous caution. (source : www.cyberpresse.ca).
En octobre dernier, la police judiciaire capverdienne avait découvert, à Praia, plus de 170 kg de cocaïne dissimulés à l'intérieur de vieux moteurs qui devaient être expédiés par bateau vers le Portugal. Les peines prononcées par le tribunal avaient été exceptionnellement sévères : 10 ans d'emprisonnement (source : www.cap-vert.tv)

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