
Salarié d'une compagnie de télégraphe le jour, écrivain la nuit, ce troubadour passionné de théâtre a longtemps tenu une chronique littéraire sur les ondes de Radio Barlavento, radio implantée sur l'île de São Vicente, où Cesaria a fait ses débuts dans les années 1960. Très attaché à son île natale, il n'aura de cesse de lui rendre hommage à travers ses poésies empreintes de nostalgie et d'un charme suranné. Les thèmes principalement abordés dans son oeuvre sont les scènes du quotidien, mais aussi la faim, ainsi que les problématiques exacerbées par l'émigration, notamment l'attachement à la terre, les adieux, le retour au pays, la mer, tout ce que certains commentateurs n'hésitent plus à regrouper sous le vocable de "terra-longisme".
Enfin, dans son oeuvre, Frusoni accorde une part importance à la femme, et en particulier à son statut au sein de la société mindelense.
Mort quelques semaines à peine avant l'accession du Cap-Vert à l'indépendance, Frusoni aura oeuvré à sa manière à l'émergence d'une nation, en participant à la défense d'une idendité linguistique et culturelle.
Quelques-uns de ses poèmes furent mis en chansons. L'exemple le plus connu est sans doute "Temp' d'Canequinha" qui évoque la splendeur passée et la décadence de la ville portuaire de Mindelo, à une époque où les routes du commerce maritime international ont délaissé le port de Mindelo au profit d'autres ports mieux équipés. Les premières paroles disent en substance ceci : "Jadis, São Vicente, c'était autre chose...". Le texte empreint d'amertume n'est pas pour autant dépourvu d'humour et de sensibilité, lorsque l'auteur évoque le "bon vieux temps". En somme, c'était mieux avant...
La version interprétée par Dany Silva
Um vez Soncente era sabe,
Um vez Soncente era ote cosa,Conde sês amdjer tava usa
Um lenço, um chalce cor de rosa
Um blusa e um conta d’coral
Conde pa sês boi nacional
Es tava morná té manché
Conde sem confiança nem abuso
Es ta sirvi sês café
C’sês ratchinha d’cuscuz
Conde pa Nossa Senhora da Luz
Tinha um grande procissão
Conde ta cantode Santa Cruz
Conde ta colode pa Sanjon
Na Ribeira d’Julião
Conde ta cutchid na pilon
Ta cantode na porfia
Conde ta tchubeba na porta
Ta vivide cu mas gosto
E cu mas alegria
Es ca tava anda mod agora,
Na mei d'miséria, chei d'fome
Ta imbarca, ta ba 'mbora,
Sem um papel sem um nome
Mod’ um lingada d’carvão
Era colheta na tchom
Era vapor na baía,
O Soncente na quês dia
Até gote d’Mané Jom
Tava ingorda na gemada
Pa tud'es rua de morada
Era um data d'strangêr
Era uma vida folgada,
Cicerone, vada airada,
Ta nada na d'nher
Di note sentode na pracinha
Ta partid gonhe assim:
Penny pa bô pa mi
Penny pa bô, pa mi
Era temp d’canequinha
2 commentaires:
Et pour être un peu plus complet, il faut mentionner le soutien de Frusoni à la politique belliqueuse de Mussolini. Ils ont été nombreux à se tromper, et donc voilà, Frusoni en était.
Merci Mic pour cette précision que j'ignorais. Tu l'as dit, ils ont été nombreux à se tromper.
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