Conformément à ce que nous avions annoncé il y a quelques jours, Fantcha a présenté son nouvel album Amor Mar e Música, samedi dernier, lors d'un concert au très glamour "Joe's Pub", à New York. Le même jour, l'album faisait son entrée chez les distributeurs Itunes et Amazon, ce qui va sans doute faciliter le succès de ce disque, alors que tant de talents de la musique capverdienne peinent à trouver un distributeur.
Fantcha est avant tout une voix sublime, immédiatement reconnaissables entre mille, un timbre suave et à la fois goguenard, enjoué, qui nous transporte subrepticement vers d'autres latitudes, en nous faisant oublier les contingences pour nous laisser rêver à l'essentiel.
Mais Fantcha, c'est également une personnalité hors du commun, douée d'un charisme rare, regorgeant d'une énergie et d'un enthousiasme qui ont tôt fait d'irradier sur son public. qui n'attend pas son autorisation pour se lever et se balancer aux rythmes de ses coladeras, mazurcas et autres marches de carnaval. Fantcha est à l'aise sur scène, elle s'amuse à communiquer avec l'auditoire, ne lui tient pas rigueur de sa grossièreté (certaines Cap-Verdiens non-originaires de São Vicente sont allés un peu loin en huant les paroles de la morna Ventre de Mãe Terra, qui fait l'éloge de cette belle île), lui tend le micro en l'invitant à l'accompagner sur ses refrains.
A la fin de la représentation, tous s'accordaient que le spectacle aurait dû durer plus longtemps! Mais bien que l'ambiance intimiste se voulût proche de la tocatina, ce genre de manifestation improvisée qui peut se prolonger jusque tard dans la nuit, la "civilisation" devait bien prendre le dessus - en clair, il fallait libérer la salle pour accueillir un autre artiste.
Amor Mar e Música, est un album profond, plein de mélancolie, parfois de tristesse et de désillusion. C'est également un voyage à travers le temps et les styles musicaux : morna, coladera, sanjon, mazurca, marche de carnaval, "funky, rock et funana" y sont représentés!
Le premier titre, éponyme, a été écrit par Fantcha, et mis en musique par Teofilo Chantre. Il s'agit d'un hommage au frère de la chanteuse, disparu en mer. Teofilo Chantre signe deux autres titres : Na Mundo E Na Bô, ainsi que le cola-sanjon Lumnara, rythme typique des manifestations de la Saint-Jean, à la fin du mois de juin, que l'on retrouve principalement sur l'île de São Vicente. Nha Vicente, de Jorge Humberto est une mazurca (unique style traditionnel à mesure ternaire), pleine d'entrain et de joie de vivre.
L'incontournable vieille garde de la tradition musicale est représentée par Eugénio Tavares (É Assim Qu'El Ta Fazedo) , Manuel de Novas (Serpentina), et Morgadinho (Amor di Mãe). Le premier est considéré comme le fondateur de la morna à la jonction des XIX° et XX° siècles. Le second, était le compositeur favori de Cesaria Evora, et n'a eu de cesse d'enrichir la tradition musicale de son pays dans la seconde moitié du XX° siècle, tant par ses innovations musicales que par l'apport de nouveaux thèmes poétiques dans le champ lexical de la morna et de la coladera. Le troisième enfin, grand trompettiste, membre du groupe Voz de Cabo Verde dans les années 70, est l'auteur de nombreux standards, dont le fabuleux Cize chanté par Cesária Évora.
Vlú (Valdemiro Ferreira), qui a plusieurs fois travaillé avec Lura, signe 2 titres plus légers: Funk Rock Coladera e Funaná, et Stica Canela, une satire de la société, sur un rythme de bossa nova.
A noter la présence de deux étoiles montantes du paysage musical : Constantino Cardoso (Ventre de Mãe Terra et Rival d'Carnaval), et Adalberto Silva également surnommé Betú (Maio Nha Terra). Le premier est reconnu pour son intérêt pour la musique de carnaval. Il se révèle pourtant un habile compositeur de morna, et plus généralement, un subtil parolier. Il avait d'ailleurs déjà écrit pour Ildo Lobo - dont on connaît les exigences en matière de textes - et Cesária Évora. Ici, Constantino démontre à nouveau qu'il peut se montrer d'une grande profondeur. Même Rival d'Carnaval, pourtant porté par un rythme entraînant propre au carnaval, comporte dans ses paroles un brin d'amertume, de sodade. Quant à Betú, qui a également écrit pour Ildo Lobo, et Cesária Évora, et dont la réputation n'est plus à faire, il signe ici une ode à sa terre natal, Maio, à la beauté de cette île, et la mansuétude de ses habitants.
Amor Mar e Música est un arc-en-ciel, joignant deux horizons infranchissables : celui de notre propre condition humaine, et celui de notre idéal rêvé.
Fantcha est avant tout une voix sublime, immédiatement reconnaissables entre mille, un timbre suave et à la fois goguenard, enjoué, qui nous transporte subrepticement vers d'autres latitudes, en nous faisant oublier les contingences pour nous laisser rêver à l'essentiel.
Mais Fantcha, c'est également une personnalité hors du commun, douée d'un charisme rare, regorgeant d'une énergie et d'un enthousiasme qui ont tôt fait d'irradier sur son public. qui n'attend pas son autorisation pour se lever et se balancer aux rythmes de ses coladeras, mazurcas et autres marches de carnaval. Fantcha est à l'aise sur scène, elle s'amuse à communiquer avec l'auditoire, ne lui tient pas rigueur de sa grossièreté (certaines Cap-Verdiens non-originaires de São Vicente sont allés un peu loin en huant les paroles de la morna Ventre de Mãe Terra, qui fait l'éloge de cette belle île), lui tend le micro en l'invitant à l'accompagner sur ses refrains.
A la fin de la représentation, tous s'accordaient que le spectacle aurait dû durer plus longtemps! Mais bien que l'ambiance intimiste se voulût proche de la tocatina, ce genre de manifestation improvisée qui peut se prolonger jusque tard dans la nuit, la "civilisation" devait bien prendre le dessus - en clair, il fallait libérer la salle pour accueillir un autre artiste.
Amor Mar e Música, est un album profond, plein de mélancolie, parfois de tristesse et de désillusion. C'est également un voyage à travers le temps et les styles musicaux : morna, coladera, sanjon, mazurca, marche de carnaval, "funky, rock et funana" y sont représentés!
Le premier titre, éponyme, a été écrit par Fantcha, et mis en musique par Teofilo Chantre. Il s'agit d'un hommage au frère de la chanteuse, disparu en mer. Teofilo Chantre signe deux autres titres : Na Mundo E Na Bô, ainsi que le cola-sanjon Lumnara, rythme typique des manifestations de la Saint-Jean, à la fin du mois de juin, que l'on retrouve principalement sur l'île de São Vicente. Nha Vicente, de Jorge Humberto est une mazurca (unique style traditionnel à mesure ternaire), pleine d'entrain et de joie de vivre.
L'incontournable vieille garde de la tradition musicale est représentée par Eugénio Tavares (É Assim Qu'El Ta Fazedo) , Manuel de Novas (Serpentina), et Morgadinho (Amor di Mãe). Le premier est considéré comme le fondateur de la morna à la jonction des XIX° et XX° siècles. Le second, était le compositeur favori de Cesaria Evora, et n'a eu de cesse d'enrichir la tradition musicale de son pays dans la seconde moitié du XX° siècle, tant par ses innovations musicales que par l'apport de nouveaux thèmes poétiques dans le champ lexical de la morna et de la coladera. Le troisième enfin, grand trompettiste, membre du groupe Voz de Cabo Verde dans les années 70, est l'auteur de nombreux standards, dont le fabuleux Cize chanté par Cesária Évora.
Vlú (Valdemiro Ferreira), qui a plusieurs fois travaillé avec Lura, signe 2 titres plus légers: Funk Rock Coladera e Funaná, et Stica Canela, une satire de la société, sur un rythme de bossa nova.
A noter la présence de deux étoiles montantes du paysage musical : Constantino Cardoso (Ventre de Mãe Terra et Rival d'Carnaval), et Adalberto Silva également surnommé Betú (Maio Nha Terra). Le premier est reconnu pour son intérêt pour la musique de carnaval. Il se révèle pourtant un habile compositeur de morna, et plus généralement, un subtil parolier. Il avait d'ailleurs déjà écrit pour Ildo Lobo - dont on connaît les exigences en matière de textes - et Cesária Évora. Ici, Constantino démontre à nouveau qu'il peut se montrer d'une grande profondeur. Même Rival d'Carnaval, pourtant porté par un rythme entraînant propre au carnaval, comporte dans ses paroles un brin d'amertume, de sodade. Quant à Betú, qui a également écrit pour Ildo Lobo, et Cesária Évora, et dont la réputation n'est plus à faire, il signe ici une ode à sa terre natal, Maio, à la beauté de cette île, et la mansuétude de ses habitants.
Amor Mar e Música est un arc-en-ciel, joignant deux horizons infranchissables : celui de notre propre condition humaine, et celui de notre idéal rêvé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire